ROCK ONE N°63, MARS 2010
Article rédigé par Félix Lejeune pour Rock One.
Mary Has A Gun est prêt à dégainer son premier album. Un disque déjà très attendu par de nombreux fans du quinquette aixois, et qui marquera à coup sûr le début d'une nouvelle déferlante pop-punk sur la scène française.
Il en aura pris du temps! Initialement annoncé pour Octobre de l'année passée, le premier album de Mary Has A Gun est fraîchement terminé. Tout récemment sorti du studio de Matthieu Tosi (Cupofty, Chunk! No Captain Chunk!, Jessy), avec qui le groupe a travaillé d'arrache-pied durant ces quatre (oui, quatre!) dernières années.
C'est soulagé, heureux, et surtout fier du travail accompli, que le chanteur du quinquette, Léo, nous parle de ce disque qui aura mis la patience de beaucoup d'entre vous à rude épreuve : "Pour nous, l'album qu'on va sortir colle parfaitement à ce qu'on a toujours voulu faire, à savoir un disque chanté en français et qui ne reste pas en surface, mais approfondit l'univers de chaque morceau. Quelque chose de recherché musicalement." Le temps passé à concevoir l'opus fut donc pour le groupe l'occasion de faire évoluer ses chansons, de les optimiser, non pas pour "coller à une tendance", mais pour qu'elles soient plus "fidèles" à ce que les cinq garçons sont, comme l'explique Léo.
Ce qui donne une grande diversité dans les styles, tout en conservant une constante dans l'énergie, l'efficacité, mais aussi un attachement particulier aux arrangements : "Même si l'on passe sur l'album d'un morceau énergique et rapide à une ballade, ou un titre mid-tempo, il y a une cohérence dans la manière dont sont travaillées les mélodies et les harmonies. C'est, je pense, ce qui donne une homogénité à l'ensemble."
Musicalement, c'est sûr, MHAG possède de belles dispositions, qu'il a eu le loisir de développer durant la longue période d'enregistrement. Mais pas seulement. L'autre arme du quintette, qui a choisi le français pour s'exprimer - chose déjà assez rare dans ce style pour être soulignée - c'est la plume du duo Léo et Ladis (basse), accessible à tous, mais pas dénuée d'effets : "On aime bien écrire des textes que l'auditeur puisse interpréter de différentes façons, des paroles qui nécessitent plusieurs écoutes et ne sont pas trop évidentes ou téléphonées. On a donc beaucoup travaillé là-dessus, et ça nous a pris beaucoup de temps, parce que lorsque tu chantes en français, il ne faut pas te foirer sur l'écriture, pour ne pas tomber dans le cliché variét'. Parce que ça, ça peut te tuer un morceau!"
Cette démarche consciencieuse montre aussi un groupe soucieux de proposer une alternative pertinente à la pop insignifiante et inoffensive qui fleurit de plus en plus sur nos ondes radiophoniques : "On a envie que nos chansons ne soient surtout pas jetables. On veut proposer quelque chose de riche à l'écoute, dans la musique comme dans les textes. Notre but avec cel album, c'est qu'à la fin de chaque morceau, l'auditeur ait envie d'entendre le suivant. Notre parti pris a été de faire onze titres qui puissent exister à la fois indépendamment et tous ensemble, dans une continuité."
La porte du studio fermée, c'est celle des salles de concert que les MHAG veulent désormais pousser. Pour se mettre en selle, le groupe s'est d'ailleurs produit le 30 janvier dernier au Namakal, à Lyon, pour la première fois depuis le début de l'enregistrement (sans compter le Landscape Acoustic Show, en décembre dernier) : "On avait un peu peur de reprendre les concerts, parce que notre guitariste Rom a dû s'absenter pour quelques mois au Canada. On s'est posé beaucoup de questions par rapport au live, mais comme il nous a donné son accord, on a pu remonter sur scène. Et même si ce n'est pas pareil sans lui, ça a été une super expérience." Le groupe a aussi pu constater à quel point il était attendu : "Le fait de jouer des concerts assez espacés nous permet aussi de voir l'évolution du public, qui vient de plus en plus nombreux, et qui est surtout de plus en plus réceptif. On prend concrètement conscience de l'attente des gens, et c'est très touchant.
De bonne augure pour le festival ROCK ONE, auquel MHAG participera le 23 mai prochain à l'Elysée Montmartre de Paris, avec Killerpilze et Ed-Äke. Une première date d'envergure dans la capitale : "J'ai déjà vu plusieurs concerts dans cette salle, notamment celui de Fall Out Boy, alors que j'étais guitar-tech pour Fickle (le groupe qui avait fait la première partie à l'époque, Ndr). On est super content de jouer avec Killerpilze et Ed-Äke, deux bons groupes, et de pouvoir toucher un public éclectique."
Tenez-vous prêts! (myspace.com/maryhasagun)
*a mal aux doigts*